mardi 31 août 2010

Au matin du dernier jour de vacances, c'est le stress qui me réveille. C'est que cette année, nouvelle région, nouvelle maison (jusqu'ici tout va bien) et nouvel établissement. Et là ça se corse. Pas tant les nouveaux élèves qui vont certainement me reposer des anciens (je vous adore, mes raismois, mais avouez que vous m'avez bien fatiguée !) que les conditions matérielles dans lesquelles je vais enseigner.

En bon prof qui se respecte, j'ai préparé mes cours comme j'aime le faire, autrement dit :
- des vidéos à vidéoprojeter
- des consignes du genre "à l'aide des ressources mises à votre disposition au fond de la classe", ou "en réalisant une recherche sur le site titi.fr"
- des jeux qui font sortir de la salle…

Et là… Aurai-je un vidéo projecteur ? une connexion internet dans ma salle ? le droit de sortir de ma salle et des sentiers battus ?

Aaaaah si j'étais caissière chez Auchan… J'aurais une caisse ! Secrétaire de direction, j'aurais un ordinateur ! Mécanicien,  une caisse à outils, un bidule à monter les voitures, une équilibreuse, une cintreuse hydraulique bref, les outils dont j'ai besoin pour faire mon métier. Mais je suis dans l'éducation nationale, et l'équipement de mon établissement dépend des moyens, de la volonté politique de ma nouvelle région et de mon nouveau chef d'établissement.


Alors voilà. Demain je saurai si je dois mettre mon petit mouchoir sur mes cours innovants, ludiques, multimédia et construits pour amener à l'autonomie…  Demain je saurai si je dois m'acheter un vidéo projecteur à connecter à mon ordinateur à moi, amener mon EEPC pour le fond de la classe, à trouver un dictionnaire et un atlas pour lui tenir compagnie[1].

Lyonel Kauffman écrivait hier à propos de Ludovia : "Sommes nous des influenceurs ?" Je souhaite de tout mon coeur (sans trop d'illusion tout de même) influencer au moins mes élus et les convaincre de la nécessité d'équiper mon nouvel établissement. Je donne son nom sur demande !

[1] Pour avoir une idée d'une salle de classe en Histoire-géo, allez donc lire les messages de mes camarades sur h-francais ou sur Twitter

mercredi 25 août 2010

Ludovia, triangle d'or de l'éducation numérique ?

Je dois avouer que c'est assez chouette d'être ici, même si j'ai rarement autant bossé sur une conférence...
Ce qui me frappe, c'est l'intensité des échanges entre les différents acteurs présents ici, et de l'écoute qui l'accompagne. Si je pouvais dessiner (mais comme je n'ai pas gagné l'ipad hier soir, je ne peux pas) je représenterais Ludovia comme un triangle dont chaque sommet serait l'un des acteurs du numérique à l'école :
  • L'un des sommets concerne les institutionnels, ceux qui payent et ceux qui prescrivent, qui aimeraient que les usages se développent dans l'éducation.
  • un autre sommet pour les utilisateurs, représentés ici par les seuls enseignants (comme l'an dernier, on déplorera l'absence des parents et des élèves) qui désirent des produits qui leur permettront de favoriser les apprentissages.
  • Le troisième sommet représenterait les fabricants de matériels et les éditeurs qui ont très envie de vendre leurs produits. 
Je ne sais pas en revanche comment je représenterais les côtés de ce triangle, car des tensions existent : ceux qui financent sont réellement à la recherche des leviers qui pourraient faire sauter les blocages qu'on ne manque pas de constater (surtout si on compare avec les chiffres impressionnant de la Norvège, pays invité). Vont-ils se tourner vers les outils qu'on ne manquera pas de faire briller sous leurs yeux (les super boîtiers de vote, les merveilleuses tablettes, les magnifiques TNI, les divines classes mobiles ?) et en doter massivement des établissements qui n'ont rien demandé, dans l'espoir que les usages naissent de la mise à disposition du matériel ? Ou vont-ils privilégier les usages et répondre à la demande d'équipes motivées, au risque de voir le matériel inutilisé lorsque les équipes changeront ? Quant aux enseignants, que veulent-ils ? Des outils pour préparer leurs cours ? Des outils pour les élèves ? Je pense que ces relations mériteraient d'être creusées un peu mais le temps manque ici. En tous cas j'ai l'impression qu'à Ludovia, université d'été, une réelle réflexion s'engage sur ces thèmes-là.

Je ne m'avancerai pas en revanche sur la nature de ce triangle : équilatéral (me semble un peu utopique quand même...), isocèle ?
Espérons en tous cas qu'il ne s'agisse pas d'un nouveau triangle des bermudes !

mardi 24 août 2010

Etablissement du XXIème siècle ?

Zut, je ne peux pas râler aujourd'hui... Je ne me suis pas fait virer de Ludovia, l'accueil a été formidable, avec un magnifique planning pour nous résumer le programme que je me suis concocté le mois dernier (il est long comme le bras ? C'est que ce qui est annoncé est sacrément alléchant, et aussi que la partie inférieure, c'est les repas ;-))
Et puis ce soir les blogueurs, twitteurs et autres influenceurs ont été réunis (au bar) pour se voir expliquer ce qu'on attendait de nous. Les choses sont claires : "sur le blog de Ludovia, bon, on contrôle mais sur vos blogs, faites ce que vous voulez". OK. C'est fait déjà. L'idée est donc 1- de faire du buzz autour de l'événement, sûrement, mais plus sûrement encore de l'ouvrir à ceux qui n'ont pas pu venir et qui ont tout de même des choses à dire sur les TIC en éducation (Y'en a). Nous allons donc, chacun à notre manière, vous raconter ce que nous entendons ici, ce qui est dit, ce qui est tu, ce qui devrait être dit, ce qui nous plaît ou nous énerve. Et surtout, l'idée est de vous donner la parole dans Ludovia. Alors réagissez, intervenez, posez vos questions ! Nous transmettrons en direct, ou sur le mur Twitter affiché à l'entrée.
Enfin, sauf si vous donnez votre avis sur le prix des chemises au Marché U de Trifouillis les Gonesses. 

Le sujet de la semaine : Quel établissement pour le XXIème siècle ? 

C'est vrai quoi ! Les établissements d'aujourd'hui sont construits sur un modèle archaïque ( "celui des fabriques de la révolution industrielle", lance JP Quignault, de l'association des départements de France, à peine provocateur). Comment faire pour lâcher les imaginations quand un établissement se programme 5 ans à l'avance, coûte 20 millions d'euros ? Oserai-je ajouter qu'il est conçu par des gens qui sont eux même en partie des gens de l'ancienne génération peu au fait (mais qui l'est vraiment) de la pédagogie de l'ère du web 2.0 (vous savez ? Celle où c'est pas le prof l'unique détenteur du savoir, et où donc il est inutile qu'il gave de ses connaissances somme toute assez anciennes puisqu'ils ont potentiellement accès à des connaissances actualisées, et où il doit donc leur apprendre à chercher, à mettre en savoir et à communiquer).

Quel territoire pour cette école du futur ? (au sens physique, géographique du terme)
Quels temps pour les apprentissages, pour la formation, pour le travail des élèves et des enseignants ?
Quel rôle pour l'établissement scolaire au sein des territoires ?
Qui peut accompagner (les enseignants, les élèves...) dans les formations à distance ?

Vous avez d'autres axes de réflexions ? Lâchez-vous !

lundi 23 août 2010

Ludovia 2010 : préparatifs

Ludovia approche. On le sent sur Twitter au tag #ludovia2010 qui apparaît dans le fil de tweets. La pression monte, les billets de blogs se multiplient Pour faire parler de l'évènement qui repose sur ses solides épaules, Eric Fourcaud a invité cette année des "blogueurs" (parmi lesquels des micro blogueurs, c'est plutôt ma catégorie. Là tout de suite je réalise un exploit : en plein déménagement de ma maison qui passe du Nooooooord au Beaujolais, sans connexion internet hormis la 3G, lassée d'attendre que Jolicloud s'installe sir mon eepc, je blogue sur un téléphone dont je tairai la marque tant il téléphone mal. Mais je blogue, il y a une application pour ça). Notre mission, que nous avons presque tous acceptée, est de bloguer, twitter et diffuser les conférences, tables rondes et barcamp de la semaine. J'en salive d'avance et je vais vous dire pourquoi.
L'an dernier, invitée pour parler des clionautes, je me suis retrouvée à la gare de ce trou perdu, seule, paumée. Logée plus loin encore, arrivée avant les navettes supposées nous conduire, j'ai rencontré une équipe organisatrice adorable, un Eric Fourcaud hyperactif, et des compagnons de fortune assez éclectiques mais tous charmants.
Mais c'est le lendemain que j'ai compris ce que je faisais là. L'évènement est double : un colloque scientifique est organisé en parallèle d'une conférence qui rassemble des institutionnels (collectivités territoriales, ministère...), des industriels (fabricants de matériel, de logiciels et éditeurs en tous genres) et quelques profs. J'en étais, Julien Llanas aussi et quelques autres. Ce qui fait qu'en écoutantInstallation de Jolicloud chacun parler, nous comprenions un peu mieux comment tourne (hum.. Ou ne tourne pas) le monde des technologies éducatives. Je me souviens d'un "camp" au bar sur les ressources numériques... Hallucinant d'écoute réciproque.
J'en espère donc autant cette année et me suis fait un programme aux petits oignons. Je vous en parlerai quand mes gros doigts auront un vrai clavier.
Je vais tout de même profiter de ce billet pour tester ma liberté d'expression. Vous êtes prêts :
JE HAIS MaXICOURS

Maxicours, au vu de la pub qui lui est faite dans Ludovia magasine ou dans le mailing Ludovia, est sponsor de l'événement. Il paye donc en partie ma présence (non ?). Mais je n'ai pas envie de passer sous silence le scandale de ces cours privés qui permettent à ceux qui en ont les moyens de pallier l'insuffisance supposée ou réelle du service public d'éducation. Insuffisance organisée par l'état lui même qui rogne sur le budget éducation (postes, formations etc...) et qui parfois, par le biais de certaines collectivités, paye un abonnement à ces cours privés à tous les élèves (de la région, du département...). Ça, ça m'énerve. Qu'on fasse en sorte que le service public soit mauvais en utilisant plutôt l'argent public à financer le privé, c'est pas nouveau mais ça m'énerve.
J'ai fini mon coup de g... Test (mais je suis énervée pour de vrai).
Deux solutions maintenant :
1- demain rien ne se passe, je vais à Ludovia et vous saurez que je bloguerai sans flagornerie.
2- demain, l'organisation de Ludovia m'appelle et me suggère de rester chez moi parce que Maxicours veut pas me voir. Je lirai les tweets sur #ludovia2010 et je ferai mon potager pour oublier que ce monde capitaliste n'est pas fait pour moi.
Je parie sur le 1, et vous ?
PS en cas de 2 j'aurai le temps de recevoir le technicien qui réparera ma connexion, et j'ajouterai depuis mon ordi des liens vers tous (TOUS) les blogueurs, twitters etc... Qui communiquent sur Ludovia.
Tiens, Jolicloud est installé !

Mise à jour du mardi 24 août 2010 

Quelques nouvelles depuis Ludovia :
- C'est la 1ère solution qui l'a emportée : liberté de bloguer.
- Je n'ai pas pris mon eepc parce que je n'ai pas trouvé Jolicloud très facile (il me demande trois fois mes identifiants et mot de passe...)
- J'ai déjeuné avec Monsieur Maxicours (le représentant, pas le chef) qui m'a expliqué le concept. Alors par mesure d'équité je vais préciser mon propos :

JE NE HAIS PAS MAXICOURS

Je hais le fait qu'on utilise de l'argent public pour financer l'accès à des ressources qui ne sont pas meilleure que celles auxquelles les profs donnent déjà accès. Je hais le fait qu'on finance les cours complémentaires de type Acadomia ou Paraschool.
(M'enfin j'aime quand même pas du tout les cours en ligne, on est bien d'accord)

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