jeudi 19 mai 2011

Un (autre) bonheur de prof : l'esprit critique en action

Un bonheur de prof sans techno (si si c'est possible !)
ECJS en seconde. Sujet choisi par mes secondes : les sans-papier. 
Aujourd'hui c'est jour d'exposé, en préparation du débat. Les groupes sont plus ou moins prêts mais passent, quand même. Julie est en train de présenter les problèmes posés par les sans-papier à la société française quand Boris, membre du groupe, interrompt sa camarade :

- "Dis-donc Julie, qui a écrit ça ?"
Julie le regarde, les yeux ronds, et ne sait pas. Peut-être Karine, qui est absente aujourd'hui ? Pourquoi ?
- "Tu entends ce que tu lis ? C'est .... tu peux pas dire des trucs pareils" dit-il le plus gentiment possible.
Emilie, depuis la salle, intervient :
- "C'est carrément raciste"
- "C'est des propos d'extrême-droite ! Qui a écrit ça ?"

L'exposé s'arrête. J'interviens d'abord pour mettre en évidence les règles du travail en équipe :
  • se préparer à l'absence impromptue de l'un ou de l'autre, en choisissant des outils de partage ou en échangeant les notes régulièrement. 
  • relire et écouter de manière à la fois bienveillante, mais aussi critique et constructive le travail des autres membres du groupe, c'est-à-dire accepter collectivement la responsabilité du travail du groupe
  • Et ne pas se taire lorsqu'on n'est pas d'accord : s'exprimer,  au risque de se tromper. Si la règle n°2 est respectée, on ne peut qu'en tirer bénéfice.
Après le rappel de ces quelques règles que je prendrai la précaution de rappeler en début d'année prochaine à TOUTES mes classes,  nous démontons ensemble les arguments d'extrême droite.
Je suis fière de ces élèves. 

Aucun commentaire: