jeudi 11 octobre 2012

éMOOCion

Ayé. J'ai mis le pied dans le Mooc... Pourvu que ça porte bonheur ! Il y a quelques mois, Jean-Marie Gilliot et Christine Vaufrey avaient lancé l'idée : organiser le 1er Massive Online Open Course français. Et puis à la rentrée, alors que le Master Architecture de l'Information a pris son rythme de croisière, v'la t'y pas que je dois analyser un système d'apprentissage en ligne pour l'une des UE. La veille, le Mooc Itypa (Internet, Tout Y Est Pour Apprendre) a été lancé, et mes camarades (je vous en ai déjà parlé : les jeunes, beaux, dynamiques, intelligents étudiants du master #archinfo) ont décidé de pallier les insuffisances de notre Moodle en organisant un environnement d'apprentissage expérimental utilisant Google, et voilà, j'ai plongé, je me suis inscrite au MOOC. C'est pas comme si j'avais pas le temps.
Mais je n'y suis pas allée seule : avec moi, les géniaux (je pèse mes mots) Quentin et Ghita, ont envie de découvrir à la fois le sujet (c'est vrai ça : comment peut-on organiser son propre environnement d'apprentissage en ligne ?) et de découvrir ce qu'est un  MOOC : comment ça marche ? Comment on y apprend ?
Ce soir, en bons retardataires, c'est notre premier direct. Je suis au loin, dans un Starbuck pour trouver la connexion qui me donnera accès à la visioconférence, Quentin est à Lyon, et avec (combien ?) des tas d'autres ça discute pratiques numériques pour apprendre.
Une fois la visio terminée, je prends la perche tendue au vol : Sur Youtube, j'enregistre ma vidéo de présentation. C'est inaudible (merci les gens de faire chut quand j'enregistre, et non madame, on ne fait pas fonctionner le percolateur quand ma caméra tourne !) et ça coupe avant la fin (Youtube ma censurée !). Mais je trouve ça génial de montrer qu'on peut apprendre dans un café, qu'on peut participer depuis un café bref, que nous vivons une époque moderne (oui oui c'est une citation de Philippe Meyer).

Mes petits camarades et moi-même publierons un blog spécial pour raconter nos aventures. Ça pourrait s'appeler : "On se MOOC de nous" ! ;-)))

* Y'a quelque

lundi 1 octobre 2012

Leçon de morale


Je vais vous raconter ma journée. Pas parce qu’elle est passionnante, non, mais parce que perdre son temps ça aide aussi à comprendre le monde.

De l’intérêt d’être gentil avec les gens


Aujourd’hui lundi, c’est ma journée Institut Français de l’éducation + master Architecture de l’Information. Tout ça se passe à Lyon, dans les divers sites de l’ENS à Gerland. Depuis ma campagne beaujolaise, je prends donc le TER, et ça se passe plutôt bien en général*. Mais pas ce matin.
Parce que ce matin à 7h20 le TER était déjà là, déjà bondé, rapport aux deux trains précédents qui avaient été supprimés par surprise pour causes matérielles. N’empêche que le train est parti à l’heure, 7h29 pile, est passé à l’heure aux deux gares suivantes jusqu’à ce que ….
Jusqu’à ce qu’un voyageur insulte le conducteur du TER. Il était sûrement énervé, en retard au travail,  et il a confondu son sauveur (le conducteur du train qui avait fait rouler celui-là malgré les ordres de rester au dépôt, béni soit-il) avec son tortionnaire, bien à l’abri dans son bureau.
Ben il a tout perdu : le conducteur s’est vexé, a croisé les bras et refusé de repartir. Nous sommes restés à l’arrêt jusqu’à ce que le conducteur du train suivant vienne raccrocher ses wagons et prendre les commandes. Merci voyageur énervé, on a tout perdu avec toi.  

Moralité : 

1- Un conducteur de TER est un être humain sensible. 

Lui c'est Bruno, conducteur TER en Poitou-Charente (source www.maligne-ter.com/)

2- Même quand tu es énervé, sois gentil avec les gens sinon ça te retombe sur le nez. Et même rigole avec les gens, tu vivras plus vieux après avoir pris du bon temps.

Je vous passe l'épisode suivant, celui de l’arrêt total de la ligne D du métro lyonnais, le voyageur qui a fait un malaise n’a certainement pas eu le temps d’être désagréable avec quiconque.

De la nécessité d’être connecté dans un cours en ligne qui insiste sur la collaboration

Cet après midi, je retrouvais mes (super) collègues étudiants du master architecture de l’information. Il faut que vous imaginiez une douzaine d’étudiants jeunes, beaux, dynamiques et bosseurs, enthousiastes et tout sauf individualistes**. Et un super master basé sur la pédagogie de projet et le travail collaboratif, le tout en partie à distance.

Allez, un cadeau à qui me reconnaît sur la photo !
 Nous avons donc une salle propre (bientôt magnifique) sur le site Descarte de l’ENS de Lyon, avec un wifi… comment dire ? Si je vous dis famélique, vous avez une vague idée. Et des prises  ethernet toutes neuves que les équipes techniques tardent à brasser. Sans connexion, pas d’accès à nos superbes documents collaboratifs pour organiser la suite du travail de mise en ligne de notre superbe reportage collectif sur le e-learning, avec des interview en vidéo et tout et tout, à voir très bientôt sur le blog http://archinfo14.hypotheses.org. D’ailleurs ce serait gentil d’aller voir d’ici dimanche prochain et de laisser vos comm’, notre évaluation en dépend. Merci d’avance.
Qu’à cela ne tienne,  nous voilà partis explorer les 3 sites de l’ENS de Lyon séparés tout au plus d’un seul petit kilomètre, heurtant au passage des obstacles administratifs tout à fait fascinants. Personnellement j’ai (lâchement) renoncé au bout d’une heure. Mais mes camarades ont continué leur quête, avides de pouvoir enfin s’organiser pour rendre un travail collectif, fouillé, propre, beau, wouaouw. Je n’en  connais pas beaucoup des comment ça. 

Moralité

Si on veut faire travailler ses élèves / étudiants*** en groupes et en utilisant les outils et ressources numériques, il vaut mieux s’assurer qu’ils aient à disposition les moyens de travailler sans galère. Parce qu’il n’y a rien de plus énervant et démobilisant que d’avoir un projet passionnant à mener à bien avec des gens formidables, et de voir son élan brisé par les problèmes techniques et les conneries administratives. Pour nous, adultes mobiles et autonomes c’est pas grave, on va y arriver. Mais je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pour nos élèves en TPE qui se retrouvent face à une salle info bondée, une connexion pourrie et un CDI aux ressources insuffisantes. Ils ont le droit de trouver que l’éduc’ nat abuse grave. Garder des élèves (et des étudiants) motivés, ça se mérite, ça se travaille. Alors les collectivités, équipez vite les établissements de davantage de postes-élèves parce que nos élèves vont venir avec leur matériel, ses virus, vos failles de sécurité. Et vous, les techniciens de l’ENS, branchez-nous vite nos prises ethernet parce que là, on se fatigue. 

Bon allez, je rentre. P… de journée.

* sauf quand y’a le gars qui sent mauvais. Vous savez, mes twitterfriends : celui qui a des polos Lacoste et qui lit La Vie ?
** heureusement que je suis moi aussi dans cette promo autrement on se croirait dans un roman de Vernon Sullivan.
*** Je ne dis pas « apprenants » parce que mon copain Jacques n’aime pas ça. Et moi j’aime bien mon copain Jacques.