lundi 14 septembre 2015

Pédagogie, c'est reparti !

Un an, c'est le temps que j'ai passé sans écrire d'article. Cette année, je l'ai passé à mi-temps dans mon lycée*, avec une classe de super secondes (coucou !) et une autre avec deux terminales S (vous êtes super aussi les gars les filles mais lisez d'abord la suite).
Avec mes Terminales, nous avons découvert le programme d'histoire-géo et ses contraintes de temps. Et nous nous sommes souvent endormis mutuellement (quoi que j'ai une plus grande part de responsabilité...). Le chapitre qui m'a traumatisée s'intititule : "Proche et Moyen-Orient foyer de conflit depuis 1945" et doit être traité en ... 4 à 5 heures évaluation comprise. Vous comprenez notre douleur : pour que les élèves aient suffisamment d'éléments pour répondre à une composition ou pour faire une analyse de document qui peut tomber sur un conflit ou un autre, difficile de faire autre chose qu'un cours magistral (je n'ai pas dit impossible. Mais je n'ai pas réussi...).

Endormir les élève ne fait pas partie des trucs qui me font kiffer. Ça me donne juste envie de fuir ce métier en courant. Mais bon, même si j'ai de nouvelles compétences métier** j'aime encore enseigner, enfin je crois.

Cette année j'ai donc décidé d'essayer la classe inversée. Toute l'année, tous les cours. Epicétout.

En réalité, j'ai toujours clamé qu'enseigner c'était varier les plaisirs. Mais là, c'est un cas de force majeure.... et puis aussi, je crois que ce type d'enseignement demande une certaine régularité, quelque chose qui ressemble à un rituel. Du coup voilà ce que j'ai prévu :

  • 15 jours à l'avance : 
    • je mets un cours en ligne sur un google docs ouvert aux commentaires même non connecté (le mieux serait des comptes Google Edu mais on n'en a pas pour le moment)
    • j'impose aux élèves de lire le cours et de faire au moins un commentaire : une question sur un truc incompris, un lien vers des informations complémentaires, avec l'actu, une reformulation si c'est mal expliqué ou une réponse au commentaire d'un autre élève. J'interviens peu, sauf pour réguler, demander des arguments, des chiffres etc... (et aussi, aujourd'hui, pour supprimer les commentaires débiles d'un élève anonyme et immature, va falloir repenser ça).
    • ils doivent répondre à un quizz. 
Le tout est accessible via le cahier de texte de l'ENT. Cela représente une heure à une heure trente de travail par quinzaine. Je note les commentaires (hé, on parle d'élèves qui sortent de 12 ans de scolarité notée, hein...). 
  • En classe : 


    • je reviens sur les questions, les débats, les trucs mal compris, les infos supplémentaires etc...
    • on fait des exercices, de la méthodo, du lien. 
J'ai commencé, ça discute ferme pour le moment. Ceci dit je vois déjà quelques problèmes : 
  • les élèves qui ne lisent pas le cours sont vraiment dans une grosse panade parce qu'un cours magistral à un élève endormi vaut mieux, pour cet élève, que pas de cours du tout. 
  • certains élèves me disent ne pas pouvoir imprimer le cours, et un élève ne peut pas avoir internet. Il faut que j'imprime, donc...
  • le système "google docs ouverts"*** laisse la porte ouverte aux &#!%#§ qui mettent des commentaires débiles. Et nos élèves ne sont pas forcément très habitués aux règles de discussion. Ce que j'ai lu aujourd'hui, ce sont de jeunes passionnés qui en viennent parfois à l'invective. Difficile de modérer sans étouffer la conversation !
  • Il ne faut pas ajouter de travail supplémentaire. Mais la tentation est grande ! :-)
Je vous tiens au courant !


* L'autre mi-temps j'ai travaillé à l'IFE sur un jeu, j'ai rédigé un mémoire en architecture de l'information et je me suis un peu occupée de mes petits. Du coup j'ai pas écrit...
** l'architecture de l'information. Vous me suivez ou non ?
*** J'avais déjà essayé Crocodoc mais ça ferme en novembre...

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